Le collège du Bois-d’Aulne à Conflans-Sainte-Honorine rebaptisé « Samuel Paty » ?


Dimanche 18 Octobre 2020 à 14:04 -

Des rassemblements sont organisés un peu partout en France à la mémoire de Samuel Paty, ce professeur d'histoire-géographie des Yvelines, décapité vendredi soir devant le collège où il enseignait à Conflans-Sainte-Honorine. L'enseignant a été victime d'une attaque terroriste. Un hommage national lui sera rendu mercredi à Paris



Le collège du Bois-d'Aulne à Conflans rebaptisé "Samuel Paty" : c'est ce que propose Pierre Bédier, président du Conseil départemental des Yvelines - Illustration © Les_Yvelines / Twitter
La proposition de renommer le collège du Bois d’Aulne, à Conflans Sainte-Honorine du nom de « Samuel Paty » le professeur tué lors d’une attaque terroriste, va être examinée après les vacances de la Toussaint.

Il s'agit d'honorer la mémoire de l’enseignant de 47 ans, prof d’histoire-géo, qui a été décapité, vendredi 16 octobre, devant le collège où il enseignait par un jeune russe tchétchène d’Évreux (Eure). Ce dernier, âgé de 18 ans, a été tué un peu plus tard à Éragny-sur-Oise (Val d’Oise) par des policiers de la brigade anticriminalité. 

Cette proposition sera soumise au vote lors du prochain conseil d’administration de l’établissement, au retour des vacances de la Toussaint, avant d’être actée ensuite au conseil municipal de la ville puis au Conseil départemental des Yvelines, gestionnaire des collèges.

Pierre Bédier : « Ne jamais céder face à la barbarie »

« Nous proposons que le collège du Bois d’Aulne prenne le nom de Samuel Paty pour que personne n’oublie jamais ce drame », a déclaré Pierre Bédier, président du Département des Yvelines. « La liberté d’expression est l’un des socles de notre République. Il est de notre devoir de continuer à la défendre coûte que coûte et de ne jamais céder face à la barbarie ».

Le soir même, le président de la République est venu sur les lieux du drame à Conflans-Sainte-Honorine.  « Un de nos concitoyens a été assassiné, aujourd'hui, parce qu'il enseignait, parce qu'il apprenait à des élèves la liberté d'expression, la liberté de croire et de ne pas croire. Notre compatriote a été lâchement attaqué, a été la victime d'un attentat terroriste islamiste caractérisé », a déclaré en substance Emmanuel Macron.

Quelques jours plus tôt, le professeur avait montré à ses élèves des caricatures du prophète Mahomet dans le cadre d'un cours sur la liberté d'expression. Ce qui lui avait valu des critiques mais surtout des menaces sur les réseaux sociaux.

Hommage national mercredi à Paris

L'attaque terroriste dont a été victime l'enseignant a créé une onde de choc. Hier et aujourd'hui, dimanche, de nombreux rassemblements  se sont déroulés dans l'hexagone pour rendre hommage au professeur d'histoire-géo, en particulier aux abords du collège du Bois d'Aulne, à Conflans-Sainte-Honorine où un millier de personnes sont venues se recueillir. Ce dimanche après-midi, plusieurs milliers d'autres sont réunies place de la République à Paris

En Normandie, des marches ont été organisées samedi à l'appel du SNES-FSU : elles ont rassemblé 300 personnes à Evreux, 450 au Havre, 600 à Rouen.

Personne n'est indifférent devant l ' horrible assassinat de Monsieur Samuel Paty . Nous exprimons à son épouse, sa famille, ainsi qu'à tous les enseignants notre compassion et notre soutien.

— Mgr NOURRICHARD (@Eveque27) October 18, 2020

D'autres hommages sont prévus en début de semaine. A Poissy (Yvelines), ce lundi 10 octobre, un rassemblement est organisé à partir de 17 heures place de la République, devant l'hôtel de ville. Les participants sont invités à rendre hommage à l'enseignant assassiné en déposant des bougies, fleurs et pancartes. Auparavant, à 14h30, les parents, enseignants et élèves pourront se rassembler « vêtus de blanc » devant les établissements scolaires de la ville.

A noter enfin qu'un hommage national sera rendu à Samuel Paty, mercredi à Paris. 


Onze personnes en garde à vue

Où en est l'enquête ? Ce matin, onze personnes étaient toujours en garde à vue dans les locaux de la police judiciaire. Parmi elles, les parents, le grand-père et le frère de 17 ans de l'assaillant. Tous ont été interpellés à Evreux, dans l'Eure, où la famille du jeune terroriste réside.

Le travail des enquêteurs consistent à établir si le jeune homme a bénéficié de complicité dans son entourage proche.